PROTOCOLES
DU DÉBOURRAGE À LA HAUTE ÉCOLE

Les étapes par "niveaux" du dressage du cheval,
du pré-débourrage
aux airs de la Haute École.
Avant-propos
Ce dossier dont la rédaction a commencé au cours de l’été 2021, décrit le cursus de dressage du cheval.
La « refonte » du site sur mes activités équestres est l’occasion pour moi d’exposer l’expérience acquise au cours de ces années passées auprès des chevaux, années pendant lesquelles j’ai eu de nombreux chevaux à dresser, mais surtout des chevaux abusés que j’ai suivi pendant une période de leur vie pour essayer de les aider à se « redresser » ….
En ressort une sorte de « grille d’étapes d’apprentissages » dans un ordre chronologique qui me paraît cohérent, sans pour autant exiger d’être suivi dans cet ordre séquentiel et invariable : certaines étapes en cours d’acquisition peuvent en chevaucher de nouvelles, tout est affaire de ressenti et de bon sens !
Le contenu est amené à être complété au fil du temps, vu qu'à chaque manipulation d'un cheval, il y a toujours "matière" à apprendre quelque chose !
J’ai segmenté le dressage du cheval en plusieurs niveaux, et ce que je faisais « à tâtons » il y a quelques décennies (!) est devenu plus clair à la lecture d’un ouvrage de Philippe Karl au début des années 2000 (Une certaine idée du dressage, Odin à Saumur), et j’en profite ici pour le remercier de son accord quant à utiliser certains de ses croquis!
Dès lors, je me suis appuyé sur ses formulations que j’ai renommées en quatre niveaux :
-
préparatoire :pré-débourrage, débourrage
-
élémentaire :dressage élémentaire / initiation
-
moyen :confirmation
-
supérieur :perfectionnement
Quant à la « manière » d’appréhender les nouvelles « leçons », j’ai adopté les principes du Commandant Licart (Dressage) pour aborder chaque nouvelle « leçon » :
-
le point, la situation
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le ou les objectifs
-
quoi et comment faire pour y parvenir
Le pré-débourrage
La phase "comportementale", fondations de la relation "homme - cheval".
Période cruciale dans l'éducation du jeune cheval, où l'observation prime pour analyser le comportement du "sujet" !
Je suppose ici que le jeune cheval est manipulé au sens ou il est licolé, déplacé avec sa longe d'écurie, donne ses pieds, etc..., bref, ce n'est pas (ou plus !) un '"sauvageon" !
Ces prémices au débourrage permettent de se faire comprendre du cheval dans SON mode de communication.
Gestion de l'espace et mise en mouvement sont les piliers de cette première approche !
Aussi simpliste que cela puisse paraître, quelques règles simples et dans cet ordre invariable permettent de passer de "référence"Le cheval accepte l'homme comme leader potentiel à "ressource"Le cheval adopte le comportement de l'homme pour le cheval :
- déclencher du mouvement dans l'espace
- dans une direction donnée
- dans une allure choisie
- à la vitesse souhaitée.
C'est au cours de cette période qu'un principe fondamental doit être mis en place, s'il ne l'a pas encore été dans les premiers mois du poulain ; déclencher du mouvement dans le sens d'une pression exercée sur une partie du corps du cheval.
Naturellement, le cheval s'oppose à toute pression exercée sur lui, ce qui fait que lui demander de "céder à la pression" est un acte contre-nature que nous allons lui inculquer.
Il me paraît très important qu'au cours de cet apprentissage, chaque fois que le cheval s'oppose à une pression en y répondant par une "conte-pression", il n'y a pas à le blâmer vu qu'il ne fait que ce que la nature lui dicte !
En fait, pour que le cheval donne du mouvement dans le sens de la pression (cession à la pression), il est préférable pour le "dresseur" de raisonner en terme d'espace : l'homme étant perçu par le cheval comme une référence, il est donc accepté comme pouvant déclencher du mouvement dans l'espace ==> donc à une pression exercée sur le corps du cheval, le cheval est amené à céder de l'espace.
==> la cession à la pression est en fait une cession d'espace !
LE DÉBOURRAGE
Période d'apprentissage finalisée par l'acceptation d'un cavalier sur le dos aux trois allures en manège, carrière et en extérieur .
Je rajoute le débourrage à l'attelage qui est finalisé par l'acceptation de la dresseuse (voiture à 2 roues) tractée en carrière et espace "ouvert" non anxiogène du genre surface d'exercices d'environ 60*120m, ou prairie de plusieurs hectares avec peu de dénivelé et en extérieur en terrain varié avec peu de dénivelé (souvent des chemins agricoles ou des routes peu fréquentés) .
Pour y parvenir, plusieurs techniques sont utilisées :
- liberté
- longe
- longues rênes
- en main à l'épaule
- sous la selle
- effort de traction
- attelé à la dresseuse
Sur la "manière" de procéder, s'appuyer sur ce qui est acquis pour aborder la nouvelle "leçon", ce qui implique de faire systématiquement l'évaluation des acquis ! Ce principe simpliste s'applique de façon draconienne sans aucune dérogation, gage de réussite ou......... d'échec si l'on passe outre!
Cette période représente une durée de deux à trois mois minimum, quand ce n'est pas sur une année, ce qui nous éloigne considérablement des débourrages "éclairs" actuels en quelques semaines à prix cassés dont il faudra forcément combler les lacunes à un moment donné....
LE TRAVAIL EN LONGE
Il y a quelques années de cela, j'écrivais un "mini-dossier" sur ce sujet, accessible par le lien suivant :
==> CLIC ! <==
Pour ceux qui souhaitent plus de précisions concernant les encadrements d'encolure préconisés par le général DECARPENTRY, j'avais scanné cette partie dans son ouvrage : ÉQUITATION ACADÉMIQUE auquel je fais souvent référence !
Le contenu est là :
==> CLIC ! <==
Est intéressant de "noter" que pour cette génération d'écuyers, cette forme de travail avec la longe est considéré comme un enrênement.... je ne développerai pas en faisant des allusions à ce que nous voyons de nos jours quant aux procédés employés pour dresser/dompter les chevaux : c'est un autre débat qui n'a pas sa place dans ces quelques lignes !